la suisse à vélo


Samedi 16 – 3km
Nous arrivons à Lausanne vers 18h. Nous descendons vers le lac léman, sous quelques gouttes de pluie. Nous dormons au camping du vidy.

Dimanche 17 – 70km lausanne-enney
Ce matin le soleil est au rendez-vous. Jusqu’à vevey, tout va bien. Après ça se gâte, des pourcentages que la morale réprouve nous obligent à pousser les vélos. Dés que la pente revient vers les 10%, nous pouvons remonter sur nos bents. A l’évidence les itinéraires de la route 9 sont difficiles. Le soleil et la chaleur rendent la progression encore plus pénible. A valruz, nous rencontrons un couple de la réunion qui s’intéresse beaucoup au vélo-couché. Nous discutons une bonne heure autour de bons verres d’eau fraîche. Nous nous arrêtons au camping après gruyère. Nous montons rapidement la tente pour aller nous rafraîchir par un bon bain dans la rivière.

Lundi 18 - 105km enney-interlaken
Après une bonne nuit sous un ciel étoilé, direction château d’oex, où nous faisons une pause pour faire les courses et retirer de l’argent. Le parcours commence vraiment à monter vers Saanen. Marie se plaint de la chaleur. Arrivés au col (Saanen-möser). Le temps est bien couvert. L’orage gronde maintenant au-dessus de nos têtes. Par intuition, nous nous jetons dans la première grange et 2mn plus tard c’est l’apocalypse. Un autre couple sous la tourmente vient s’abriter avec nous. Nous en profitons pour déjeuner tranquillement sur la paille. Une fois les caprices météorologiques terminés, nous reprenons la route 9. Nous sommes confrontés à nouveau à des pourcentages au-dessus de 15% voir 20%, aussi bien en montée qu’en descente, ce qui nous obligent à solliciter les freins pendant de longs moments. Notre vitesse de descente se situe autour de 15km/h. Arrivés au village, nous refroidissons les moyeux et les freins surchauffés avec l’eau de la fontaine. Dans toutes les prairies traversées, les agriculteurs épandent du lisier(purin et fumier) pour fertiliser, ce qui donne ce bon parfum des alpages…putain ! Qu’est ce que ça pue ! Le temps est toujours menaçant, à zweisimmen, nous décidons de continuer par la route principale. La circulation est plus dense mais l’itinéraire en légère descente, nous permet de rouler entre 30 et 40 km/h. A winnis, l’orage s’abat à nouveau sur nous. Nous en profitons pour faire des courses et attendre l’accalmie. A spiez, nous avons juste le temps de nous mettre à l’abri dans la gare avant que des pluies violentes et incessantes s’abattent à nouveau sur nous. Les pluies se calment mais ne s’arrêtent pas, nous enfilons nos k-ways et partons sous la pluie pour interlaken. Le parcours au bord du lac est sûrement très sympa quand le soleil brille. Nous nous jetons dans le premier camping (le plus cher de suisse 36f sans la douche).

Mardi 19 – 40km interlaken-lungern
Les pluies nous ont empêchées de dormir par leur violence, quelques gouttes d’eau ont perlé dans notre tente rendant la nuit agitée et pauvre en sommeil. Petite visite d’interlaken où l’architecture traditionnelle suisse côtoie le modernisme. Petite halte au supermarché pour faire quelques courses mais ici peu de gens parlent le français : tout est écrit en allemand. Nous essayons certains produits locaux avec succès et d’autres avec regrets.
Faisant confiance à notre expérience de la route 9 et les pluies torrentielles de la nuit. Nous ne prenons pas la 9 qui nous faisait passer par de la piste et du chemin forestier bien raide…Donc c’est à une vitesse de croisière de 25km/h que nous rejoignons brientz sans trop de dénivelé puisque la route suit les berges du lac. Plus loin, nous attaquons la brunig pass (1008m) à 10% et plus. 300m avant l’arrivée, marie marche un peu, sans entraînement ce genre de parcours n’est pas des plus facile. Pause déjeuner au col, où nous rencontrons des belges qui veulent effectuer le même parcours que nous (la route 9 et 5) mais aussi de l’escalade : ce qui se traduit par un chargement impréssionnant avec une remorque qui a des allures de porte-containers. Nous descendons vers lungern, où nous attend un paysage de carte postale. Le soleil brille, nous en profitons pour tout faire sécher. Le soir, au dîner, marie sort un fromage infernal qui sent la même odeur que les prairies…

Mercredi 20 – 90km lungern-zug
Enfin une bonne nuit de sommeil, dans un camping tranquille et un cadre magnifique. Nous commençons par de la descente jusqu’à giswill. La 9 emprunte à partir d’ici des itinéraires très sauvages (souvent de la piste). Nous longeons le lac alpanacher see par une piste cyclable suspendue au-dessus de l’eau. Nous nous égarons dans horw à cause de quelques travaux. Marie veut s’arrêter mais je préfère continuer, pour n’avoir que 30kms à faire l’après-midi. Nous nous arrêtons peu avant luzern, près d’une galerie marchande où je peux acheter un poulet rôti tant désiré par marie. Après le repas, ces yeux commencent à brûler et en quelques minutes, elle ne peut plus les ouvrir. Heureusement nous avons du collyre et quelques 20mn plus tard, elle commence à voir quelque chose. Elle est sure que cela vient de ses allergies, et comme elle a oublié ces zyrtec, direction la pharmacie de la galerie, d’où elle est revient avec le produit miracle. A luzern. Nous sommes impressionnés par cette cité aux airs médiévaux mais dont certains bâtiments trahissent la modernité. Ici la signalisation est triple : voiture, vélo, piéton. Plus un mot de français, tout le monde parle allemand. Dans cette ville peu de voiture mais d’immenses parking où sont garés des centaines de vélos rarement attachés. La suite de la 9 est toujours sauvage. A gisikon, nous nous promenons dans un grand parc parmi des oies sauvages. Nous arrivons enfin à zug, le soleil nous a fait prendre quelques couleurs. Le camping est coincé entre le lac et la voie ferrée où passe un train toutes les 2mn, nous encourage à réfléchir sur la journée de repos que nous devions passer ici. Marie décide : si les trains l’empêchent de dormir, nous levons le camp et décalons la journée de repos.

Jeudi 21 – 90km zug-walenstatd
Encore des pluies torrentielles pendant la nuit avec de forts coups de vent, et si cela ne suffisait pas : les trains et les automobilistes (route cyclable au milieu du camping), certains cyclistes très bruyants à 2h du matin, ont participé à la mauvaise nuit que nous avons passé. Ce matin il pleut encore, nous plions le camp sous la pluie. A 9h, nous sommes déjà en route pour rapperswill. Nous shuntons une partie de la 9 qui annonce des pentes à 22%. Finalement la pluie nous laisse tranquille jusqu’au déjeuner. Le ciel couvert maintient une température fraîche que marie apprécie. En remontant sur hutten la pente dépasse les 10%. J’essaye de passer le petit plateau mais la chaîne se bloque, coupant instinctivement mon effort pour éviter toute casse : ma vitesse chute et moi aussi par la même occasion. Le temps de remettre tout en ordre, nous devons pousser les vélos pour trouver où la pente s’adoucit pour pouvoir repartir. Malgré les vestes et les k-ways, nous avons froid dans la descente vers plaffikon. La pluie se remet à tomber, nous nous réfugions sur une terrasse pour prendre un café, histoire de nous réchauffer. Nous empruntons des pistes le long de lacs, rivières, canaux. Je ne sais pas si c’est le café ou le stimol que marie a mis dans mon bidon mais je m’arrête toutes les 30mn pour faire pipi. La piste cyclable passe ici par de longs tunnels (uniquement pour les vélos) bien éclairés. Le long du lac walensee, une petite pente autour des 20% , nous obligent à pousser. Nous nous installons vers 17H30, il se met à pleuvoir mais ce n’est pas surprenant.

Vendredi 22 – repos
Encore une petite nuit de sommeil, les suisses allemands ne savent pas ce qu’est le respect du sommeil des autres. Les trains et la carrière près du camping nous réveillent vers 8h. impossible de se baigner car le soleil ne fait que de courtes apparitions. Ce soir comme d’habitude : il pleut.

Samedi 23 – 50km walenstatd-busmig
La nuit a été encore pire que la précédente : du vrai bordel jusqu’à 3h du mat. Nous plions que le camp plus vite que d’habitude, usés par le manque de sommeil. Le ciel est couvert et le soleil ne fait que de courtes apparitions. A werdenberg, nous allons voir le camping : tout petit. Effrayés d’être cernés par des gêneurs nous continuons. Nous passons devant le lichtenstein. Peu avant sennwald, marie avoue sa fatigue. Au lieu dit : busmig, un beau champs nous tend les bras, juste le temps de demander la permission et nous voilà installés. Pour ce soir, ce sera bivouac sans douche mais en espérant du calme. Une heure à peine avoir planté la tente, les cloches de l’église toute proche se mettent à sonner avec pas moins de 6 tonalités différentes pendant 15 mn, ouf enfin cela s’arrête. Si cela ne suffisait pas vers 19h commence le concert de hard-rock à quelques centaines de mètres. Finalement vers 22h, le calme revient….ZZZZZZ

Dimanche 24 – 90km busmig- bischoffzell
Enfin une vraie nuit de sommeil réparateur. Nous nous réveillons vers 7h15 : la bonne idée car à 7h30, les cloches infernales en remettent une couche. Nous roulons sur les berges du rhin par une superbe piste cyclable qui nous permet d’aller à plus de 25km/h. Nous sommes maintenant en Autriche, pour revenir en suisse, les automobilistes doivent passer devant les douaniers alors que piétons et cyclistes passent à quelques mètres par une passerelle en bois apparemment dans l’indifférence totale. Impossible de faire des courses, nous sommes dimanche : va falloir se serrer la ceinture. Nous voilà à rorschach : la fin de la route 9. Il est 14h, trop tôt pour se poser dans un camping. Nous décidons d’attaquer le retour par la route 5 jusqu’à bischoffzell. Cette nouvelle route nous offre aussi quelques bons raidillons. Il commence à pleuvoir. Arrivés au camping, marie se jette dans sa douche tant désirée depuis 48h. le ciel se déchaîne, il pleut très fort sans interruption.

autriche :

Lundi 25 – 65km bischoffzell-winterthur
Il a plu encore toute la nuit, parfois de manière très violente. A peine le camp levé que la pluie se remet à tomber. Nous enfilons nos k-ways avant nos premiers coups de pédale. Direction bischofszell pour le ravitaillement car nous n’avons plus rien à manger. Nous n’avons pas encore pris notre petit déjeuner. Apparement beaucoup de pistes pour l’étape du jour. Il est difficile de progresser sur celles-ci car les pluies les ont rendus bien molles et boueuses. Notre vitesse tourne autour des 12km/h. Quelques erreurs de panneaux égayent la progression jusqu’au moment où mon pneu arrière éclate (le flan s’est déchiré sur 10 cm) sûrement à cause du poids et des contraintes chaotiques et abrasives de la piste. Will n’est qu’à 3km, il me faut pousser le vélo jusqu’à la possibilité d’acheter un pneu neuf. Je demande quelques renseignements à un jardinier. Il est italien et ne parle qu’allemand ou italien, cette randonnée à vélo fini par se transformer en séjour linguistique. Il me propose de m’emmener acheter ce qu’il me faut et de me ramener. J’abandonne donc marie et les vélos, je reviens à peine 20mn plus tard avec 2 pneus neufs et une chambre à air. Nous remercions grandement notre sauveur et une fois la réparation effectuée, sans une goutte de pluie (ouf !), nous reprenons la route pour winterthur. Nous sommes beaucoup plus fatigués que d’habitude, alors que nous n’avons même pas 50km au compteur. Le soleil sort mais avec la pluie. Enfin winterthur, nous traversons la ville rapidement pour trouver le camping car nous savons d’expérience qu’il va bien nous tomber une super averse. L’orage éclate alors que nous sommes encore à 5km du camping, des trombes d’eau s’abattent sur nos têtes, nous obligeant à nous réfugier dans le premier abri. Comme cela ne se calme pas, nous continuons sous le déluge. Nous montons le camp sous la pluie (on a pris l’habitude). La réception du camping ouvre à 19h, Marie doit attendre pour pouvoir acheter son jeton pour la douche. L’orage se renforce, il pleut bien encore pendant 2 bonnes heures. Nos affaires commencent à bien être humides, nous faisons sécher les papiers et la pochette de l’appareil photo à la bougie.

Mardi 26 – repos
Au réveil, un peu de pluie comme d’habitude mais elle cesse rapidement. Nous allons en ville vers 10h où nous pouvons assouvir notre envie de frittes au mac donald. Le midi, nous n’osons pas nous jeter à l’eau pour déguster les spécialités locales, et optons pour une traditionnelle pizza. Le soleil est maintenant bien installé, nous remontons au camping pour faire une bonne lessive et sécher toutes nos affaires. Prés de nous, ce sont installés des gens du 06, ils habitent peymeinade et partent pour la finlande. Ce soir, le ciel est bien dégagé mais nous nous préparons psychologiquement à nous réveiller sous la pluie.

Mercredi 27 – 110km winterthur-aarburg
Réveil à 7h30, au milieu d’un brouillard écossais. Nous pouvons voir les gouttelettes d’eau s’agglutiner à tout ce qu’elles touchent… finalement cette purée se lève pour céder la place au grand bleu. Une petite pente à 17% pour nous rappeler que nous sommes en suisse. Le soleil tant attendu va nous faire souffrir, la chaleur nous étouffe et ses rayons nous brûlent la peau. Nous déjeunons à baden. La suite du parcours passe par des pistes bien ombragées ce qui nous permet d’échapper un peu au soleil, mais nous ne perdons pas une occasion de nous rafraîchir : fontaine, baignade dans la rivière. Nous faisons un petit détour pour visiter très rapidement aarau car les kilomètres s’accumulent. Nous nous posons vers 18h au camping (entre la voie ferrée et l’autoroute), il fait encore très très chaud.

Jeudi 28 – 85km aarburg- gerolfingen
Il est 9h, la chaleur est déjà présente ce qui laisse présager une dure journée. Le parcours est assez monotone, au milieu des champs de céréales (maïs, blé, tournesol géant). Parfois nous nous faisons arroser par les souffles des moissonneuses-batteuses qui crachent d’énormes nuages de poussières et de foin. La visite de solothurn casse un peu la monotonie de cette journée qui nous écrase par sa chaleur. Marie crève au milieu des champs, pas un coin d’ombre pour réparer. Nous roulons sur les berges de l’aar, ce qui nous permet de nous baigner pour nous rafraîchir. Nous croisons une vingtaine de cigognes dans un champ. Arrivés au camping de stuz, celui-ci ressemble à une usine, nous préférons continuer jusqu’à gerolfingen. Apparement ici, on parle un peu français. A peine installés, nous allons nous baigner dans le lac (bielersee).

Vendredi 29 – 75km gerolfingen-yverdon-les-bains
Encore une courte nuit, vers 23h tout le camping s’est mis à faire sa vaisselle. Vers 1h du matin, un gros orage sévit au-dessus de nos têtes, avec de grosses pluies. Il nous faut aller jusqu’à estayer le lac pour acheter à manger, après 50km nous arrivons devant une superette qui ferme à midi : il est 11h58, juste. Des que nous descendons vers le lac pour manger et se baigner, le soleil se cache. Nous prenons bien notre temps car cet après midi, il nous reste que 25km à parcourir. Nous nous posons au camping des iris vers 16h. A peine arrivés en ville pour faire du shopping que la pluie fait son apparition mais elle cesse rapidement. Le ciel lui reste bien noir. Vers 20h, ça recommence mais de manière violente avec de grosses averses et rafales de vent. Aujourd’hui nous avons appris que le 1 août est fête nationale en suisse (Les origines de la Fête Nationale Suisse
La fête nationale Suisse commémore un traité d'alliance passé au début du mois d'août 1291 entre "les hommes de la vallée d'Uri, la communauté de Schwytz et celle des hommes de la vallée inférieure d'Unterwald". Ce traité est considéré comme le début officiel de la Confédération Suisse, même si les structures de la Suisse actuelle ont été posées en 1848).

Samedi 30 – 80km yverdon-les-bains-morges
Il a encore plu toute la nuit. Nous nous réveillons à 5h30, il pleut encore : nous sommes prêts à rouler sous la pluie. A 8h le ciel s’éclairci et nous laisse partir sans k-ways. Aujourd’hui nous n’avons que 50km à parcourir. Avant d’arriver à lausanne , nous passons par des pistes bien défoncées et boueuses. Nous visitons la ville qui est bâtie sur une colline ce qui rend la visite en vélo bien physique (300m de dénivelé entre le bas et le haut de la cité). Nous allons jusqu’à la cathédrale d’où nous avons un super point de vue. Nous profitons de la descente pour passer devant d’autres monuments, puis par la gare pour acheter nos billets de train. Nous continuons sur morges. A force de faire du tourisme urbain sur nos vélos, nous finissons par avoir 80km au compteur, soit 30km de plus que prévu.

Dimanche 31 – 5km
Nous prenons le train à morges pour genève. Nous avons 3h pour visiter la ville avant de reprendre le tgv pour nice.


Ce qui nous a marqué en suisse
- La pluie
- Les % des pentes
- Les rayons charcuteries immenses dans les magasins
- Le royaume du vélo (beaucoup plus de vélos en ville que de voitures)
- L’irrespect des suisses allemands pour le sommeil des autres.
- Les douches payantes dans les campings